Je me souviens de peu, de la ville qui n’était pas loin, pas tellement, au bout du golfe de Finlande, mais j’ai bon souvenir des bords de la Neva, des marins qu’on croisait avec leurs visages d’enfants, leurs yeux pâles qui avaient déjà vu bien plus que moi, de manière certaine. Des eaux que je ne connais pas, des ciels à faces d’horizons.
Il y avait eu ce jour, toujours dans cette ville qui me semblait de carton-pâte, toujours sur la rive, où un grand vent venait de l’Ouest, bousculant tout, puant parfois le fuel des moteurs, ceux des voitures, ceux des navires gris fer aux canons alignés, et puis crachant un peu des embruns tièdes — je m’étais demandé d’où il courait sans prendre conscience, moi fâché de toute carte, qu’il était juste le souffle de la Baltique si proche.
C’est par là-bas qu’on va maintenant, tourner autour d’une mer intérieure et cela aussi, c’est une question : comment une mer peut-elle être intérieure, se contenir comme si autour, la roche n’était qu’une bassine ?
L’image n’a rien à voir, ou presque, de la Baltique — c’est juste des frais minois à la pomme illustrant cette histoire de Johnny Guitare, que la mémoire des machines me ressort, trois ans après : ce que j’oublie, elle s’en souvient.
Encore un écrit qui me fait déjà rêver.
Vivement votre on the route.
Pis ça te fera des vacances 😉😂
Superbe….tu devrais écrire les textes pour notre Ontheroute Baltiques !!!
Je vais envoyer mon CV aux tauliers — on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher !